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9 octobre 2006

That's when the ceremony starts. The Hidden Cameras at the Union Chapel. 4 octobre 2006

hiddenblog2On s’est rendu, fébriles, à l’Union Chapel dans un froid de caneton. On pourrait décrire l’attente dans l’antichambre où l’on a siroté une bière à £2.50 en se regardant en chien de faïence avec tous les «autres», un peu paumés dans cette drôle d’église. Mais comme on était venu voir ni plus ni moins que le groupe de notre vie on va rentrer dans le vif du sujet. Un vif du sujet qui s’est fait attendre longtemps. Le temps de deux premières parties forcément interminables et qui sonnaient comme des farces. D’abord une pantalonnade country grenouille de bénitier comme c’est pas possible. Même si l’endroit s’y prêtait. Puis un groupe de jeunes torturés de la guitare acoustique. Entre les deux, j’étais allé flaner du côté des stands où Joel et sa claviériste tordante attendaient. Je n’ai pas réussi à parler anglais mais lui a fait l’effort de parler français. Un beau moment. Parce que je n’ai pas honte d’avouer que je suis fan et que je me suis dit «et toc! moi je lui ai parlé et pas vous.» hiddenblog1Enfin les voilà qui rentrent sur scène. A pas de loup. Un violoncelliste, un altiste, un violoniste, un bassiste, une batteuse, la claviériste et un confrère vachement bien habillé, et puis Joel. Et là, la magie commence. Je dois préciser à ceux qui ne le savent pas que Joel Gibb est le meilleur chanteur de tous les temps et je pèse absolument mes mots. Assis sur des bancs comme des gentils paroissiens on assiste vraiment à une grande messe. Il y a de la grâce dans ces chansons, de la souffrance et de l’insouciance et parfois tout cela en même temps, tellement qu’on se surprend à ravaler un sanglot et un rire dans le même souffle. A se tordre les doigts alors que les pieds se lancent dans un pas de danse guilleret. Le concert commence dans la plus grande douceur, la plus grande sobriété. Les musiciens ont l’air ravis. Je ne peux pas oublier les deux violonistes se trémoussant et chantant avec une mine qui ressemblait à la plus belle chose que j’ai vu ces derniers temps. Et puis cette batteuse à la classe folle de bandit des années quarante faire son numéro désopilant armée de deux baguettes et d’un seul accord de carillon. Puis Joel nous a dit de nous lever et de taper dans nos mains, et on aurait pu faire nos pestes londoniennes et prétendre qu’on était trop cool pour ça. Mais on s’est exécuté et c’était le bonheur. On se remuait, les deux mains appuyées sur le banc et c’était tellement le bonheur que j’aurais aussi bien pu me mettre à genoux à vrai dire. hiddenblog1J’ai l’air d’exagérer comme ça, mais pourquoi pas mon dieu! Pendant une heure et demie je me suis senti chez moi et il faisait chaud. Alors oui: va pour chanter «Hare Hidden Cameras» dans la rue avec un petit harmonium portatif parce qu’il y a très peu de groupes comme ça et ça se sent. Je m’en fous de Philippe Manoeuvre ou de qui a vu tel groupe en 1977. Vers vingt trois heures on est sorti sur le parvis et on est parti vers le métro et on avait un peu la chiale. Un trop plein d’images, de sons... De liberté. Et je crois que ce qui foutait le plus la chiale c’était de devoir laisser s’enfuir tout ça, doucement.
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